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Les inconvénients de ChatGPT et leurs impacts négatifs

Les chiffres ne mentent pas : plus d’un tiers des établissements scolaires bannissent déjà certains outils d’intelligence artificielle générative lors des examens. Malgré les progrès affichés à chaque mise à jour, les erreurs factuelles produites par ces systèmes s’accumulent et résistent à la correction. Des utilisateurs rapportent aussi une tendance à amplifier les biais existants ou à privilégier la quantité de texte, quitte à sacrifier la pertinence.

Petit à petit, les interrogations se multiplient : consommation énergétique, empreinte carbone, impact environnemental… L’adoption éclair dans les entreprises soulève d’autres sujets d’inquiétude : qualité de l’information, perte de compétences humaines, appauvrissement de l’esprit critique.

ChatGPT : prouesse technologique, promesse à double tranchant

ChatGPT, mis en orbite par OpenAI aux côtés de Elon Musk, s’est hissé en un clin d’œil au rang de porte-étendard de l’intelligence artificielle générative. Ce modèle de langage, nourri au deep learning, se décline en plusieurs versions, GPT-3.5, GPT-4, et irrigue déjà des plateformes d’envergure : Bing (Microsoft), Duolingo, Khan Academy, Copilot, Gemini. Le rythme de diffusion défie les lois du marché classique : Microsoft, investisseur majeur, a accéléré la cadence et déclenché la riposte de concurrents comme Google Bard ou YouChat.

L’attrait de ChatGPT tient dans sa capacité à produire, sur simple demande, des textes, du code, des résumés, voire des scripts et des réponses multilingues. L’outil redessine les usages : de l’assistance à la rédaction à l’accompagnement éducatif, il séduit étudiants, enseignants, développeurs et créateurs de contenu. Fiches techniques, poésie, argumentaires, posts pour réseaux sociaux… la palette impressionne.

Rapide, polyvalent, fort d’un traitement du langage naturel avancé, ChatGPT veut donner l’illusion de l’expérience humaine. Mais derrière la prouesse algorithmiques émergent des effets de bord bien réels : les réponses pleuvent, mais leur qualité varie ; les sources restent mystérieuses ; les biais se multiplient.

Face à l’enthousiasme, certains s’interrogent : comment placer la barre entre prouesse technique et nouveaux risques ? Où placer la limite, dans l’audace comme dans la vigilance ? La fascination pour l’innovation ne doit pas occulter les usages détournés et les fragilités structurelles inhérentes à cet outil.

Quels sont les principaux inconvénients de ChatGPT et leurs répercussions concrètes ?

Derrière le confort de l’intelligence artificielle conversationnelle, ChatGPT expose certaines failles bien identifiées. Voici les points qui posent les débats majeurs :

  • Données dépassées : ChatGPT ne consulte pas le web en temps réel et reste à l’écart de l’actualité immédiate. Il peut générer des erreurs factuelles ou avancer des hallucinations, des affirmations erronées, présentées comme des vérités. La vérification humaine devient un passage obligé.
  • Biais intégrés : L’outil puise dans les contenus existants du web et, par ricochet, absorbe et reflète stéréotypes, préjugés et angles morts présents dans ces données d’entraînement. Cela limite la diversité, bride la personnalisation et étouffe l’originalité. Lorsqu’on attend une analyse pointue ou une perspective inexplorée, on mesure vite l’étroitesse du cadre.
  • Confidentialité et dépendance : Utiliser ChatGPT, c’est soumettre des données sensibles sans savoir exactement ce qu’elles deviennent. Malgré les promesses des concepteurs, la transparence fait toujours défaut. Dans le milieu éducatif ou en entreprise, céder la réflexion ou la créativité à l’algorithme remet en cause l’autonomie intellectuelle. Sans abonnement payant, des limitations d’accès aux fonctionnalités apparaissent, notamment lors d’affluence.

Jeune femme perplexe à la bibliothèque avec notes et tablette

Éducation, environnement, société : des impacts négatifs à questionner

En s’invitant dans les lycées, ChatGPT bouleverse les pratiques pédagogiques. Mais ce confort immédiat recèle des risques de dépendance cognitive. À force de cliquer pour voir la solution, l’étudiant néglige l’analyse, la réflexion, la construction de sa pensée. Du côté des enseignants, externaliser correction ou préparation ouvre la voie à une standardisation grandissante et à un effritement progressif des compétences collectives. Les repères entre production originale et plagiat deviennent flous ; l’esprit critique, colonne vertébrale de toute pensée indépendante, vacille.

La question ne s’arrête pas au seuil de l’école. Les serveurs qui font tourner l’intelligence artificielle consomment massivement électricité, eau, ressources, et dégagent du CO2 en quantité. Les géants du numérique montent des data centers à grande échelle, aggravant l’empreinte écologique de ces technologies. L’idée d’un outil dématérialisé s’effrite devant la réalité énergétique et matérielle qu’il impose.

En société, d’autres enjeux avancent à découvert : la propagation de désinformation, les risques de manipulation, le rétrécissement de la diversité des contenus. Face à ce paysage, le monde du travail s’interroge sur l’avenir même de l’emploi et sur la possibilité de préserver une créativité et une productivité qui restent pleinement humaines. Problèmes de confidentialité, de propriété intellectuelle, de sécurité des données : le débat reste largement ouvert.

À mesure que l’IA générative s’installe dans les usages, une certitude s’affirme : garder une longueur d’avance sur la machine n’est pas simplement une affaire de progrès technique, mais une posture exigeante. Préserver jugement, créativité et lucidité : c’est le défi de l’époque, et il ne se dérobera pas.