Actu

Les plus grandes économies émergentes et leur impact global

En 2024, la part des économies émergentes dans le PIB mondial dépasse pour la première fois celle des économies avancées, selon le FMI. Le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud, rejoints récemment par d’autres pays, révisent la répartition du pouvoir économique global. L’expansion rapide des échanges commerciaux Sud-Sud et l’essor des investissements directs étrangers redessinent les chaînes de valeur et modifient les règles du jeu. Cette nouvelle configuration économique bouleverse les équilibres établis, tout en exposant les marchés à des incertitudes inédites.

Quelles puissances émergentes dominent aujourd’hui la scène mondiale ?

La carte mondiale de la richesse a été méconnaissable ces dernières années. Impossible d’ignorer la force de traction de la Chine. Son PIB en parité de pouvoir d’achat (PPA) a dépassé celui des États-Unis, bouleversant la hiérarchie des puissances économiques. L’Inde, avec une croissance vigoureuse et une population en plein essor, s’impose comme la challenger la plus sérieuse, portée par une industrie qui se diversifie à grande vitesse.

Le Brésil et la Russie complètent ce tableau. Le premier, pilier de l’Amérique latine, conserve une place forte dans l’export de matières premières et l’agro-industrie, tandis que la seconde, malgré les sanctions internationales, reste un acteur clé dans l’énergie et la défense. Le groupe des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) pèse aujourd’hui plus de 30 % du PIB mondial, d’après les chiffres les plus récents du FMI.

L’Afrique s’invite également dans la course. Des pays comme le Nigeria ou l’Afrique du Sud affichent des croissances parmi les plus dynamiques du continent, élargissant leur influence dans l’économie mondiale. Leur PIB par habitant reste certes en retrait par rapport aux pays plus riches, mais leur trajectoire s’affirme.

Ce mouvement va de pair avec une réorganisation sectorielle visible. Les secteurs technologique, énergétique, agroalimentaire et numérique deviennent des moteurs stratégiques pour ces pays émergents. Leurs performances façonnent désormais la croissance mondiale et redessinent le paysage concurrentiel, impactant aussi bien les marchés locaux qu’internationaux.

L’élargissement des BRICS et la redéfinition des équilibres économiques internationaux

Depuis 2023, le groupe des BRICS accueille de nouveaux membres, changeant la donne sur la scène de l’économie mondiale. L’arrivée de pays du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord illustre une volonté claire : contrebalancer le poids des puissances historiques et proposer des alternatives aux marchés émergents. Ce n’est pas un simple affichage. La recomposition des flux de matières premières, du pétrole au lithium, s’organise de plus en plus hors des circuits conventionnels.

L’intégration de nouveaux exportateurs de matières premières renforce la capacité de négociation de ce bloc en pleine mutation. Le pouvoir collectif des BRICS, longtemps centré sur le quatuor Brésil-Russie-Inde-Chine, s’ouvre à d’autres partenaires stratégiques venus d’Afrique ou d’Amérique latine. Ensemble, ils influencent les prix mondiaux et la régulation des marchés, tout en promouvant une approche multilatérale. Ce nouveau rapport de force bouleverse les habitudes, notamment au sein du G20, où la voix des pays émergents s’affirme comme jamais auparavant.

Trois axes illustrent concrètement cette évolution :

  • Partage des ressources naturelles et des capacités industrielles inédites
  • Création de plateformes financières alternatives au dollar
  • Ambition affichée d’influencer les grandes orientations des institutions mondiales

Ce mouvement n’est pas sans conséquences géopolitiques. La montée en puissance des BRICS ouvre de nouveaux circuits commerciaux reliant l’Orient, l’Afrique du Nord et l’Amérique latine. Les échanges Sud-Sud se densifient, notamment sur des segments stratégiques comme l’énergie ou l’agriculture. L’indicateur de parité de pouvoir d’achat (PPA) s’impose désormais pour mesurer la progression des plus grandes économies émergentes face aux mastodontes économiques traditionnels.

Jeune entrepreneure sur un toit avec skyline et gratte-ciel

Risques, défis et opportunités pour 2025 : quelles perspectives pour les économies émergentes ?

L’instabilité des taux d’intérêt et la persistance de l’inflation dessinent un terrain de jeu mouvant pour les pays émergents. Entre l’Afrique, l’Amérique latine et l’Asie du Sud-Est, le constat est partagé : il faut parvenir à stabiliser la croissance, continuer d’attirer les investissements étrangers et amortir les chocs extérieurs qui risquent de fragiliser les populations. L’augmentation du coût de la dette limite les marges de manœuvre et complique les politiques publiques.

Pourtant, certains secteurs tirent leur épingle du jeu. Le numérique, l’agroalimentaire et l’énergie verte offrent des relais de croissance fiables. Plusieurs économies émergentes affichent encore des taux de PIB supérieurs à la moyenne mondiale, malgré le ralentissement général de la croissance mondiale. Un exemple frappant : la transition énergétique, dopée par la pression sur les matières premières, ouvre des perspectives neuves à des exportateurs du Sud. La réussite dépend alors de la capacité à renforcer les filières locales et à miser sur la formation des talents.

Face à cet horizon, voici les principaux points de vigilance et d’opportunité :

  • Menace d’un ralentissement du commerce international sous la pression du protectionnisme grandissant
  • Dépendance persistante vis-à-vis des cours des matières premières
  • Creusement des inégalités sociales et territoriales
  • Ouverture vers les nouvelles technologies et la transition bas carbone

La croissance PIB mondial comptera sur ces économies capables d’innover malgré les contraintes. Les perspectives mondiales restent suspendues à l’agilité de ces plus grandes économies émergentes, à leur capacité à transformer l’incertitude en véritables leviers de développement. Le prochain leader économique mondial pourrait bien surgir là où on l’attend le moins.